Cyrille Bellaiche responsable du domaine CEE au sein de la DSI de la BU BtoC d’Engie présente les avantages de notre offre Design et Delivery sur son activité.

Time to market
Pouvez-vous vous présenter et présenter l’activité de votre « SI » concernant la rénovation énergétique et en particulier des CEE ?

Cyrille Bellaiche : « Je travaille à la DSI de la Direction du Tarif Réglementé (DTR) d’Engie au sein de l’entité MCO qui a pour rôle de piloter le maintien opérationnel des différentes briques du SI afin de permettre à nos différents métiers de maintenir leurs activités.
Mon périmètre principal concerne les briques gérant le processus de collecte des Certificats d’Economie d’Energie (CEE).
Le dispositif « CEE », mis en place avec loi « POPE » (2005), repose sur une obligation triennale de réalisation d’économies d’énergie en CEE (1 CEE = 1 kWh cumac d’énergie finale) imposée par les pouvoirs publics aux fournisseurs d’énergie (les « obligés »). Ceux-ci sont ainsi incités à promouvoir activement l’efficacité énergétique auprès des consommateurs d’énergie : ménages, collectivités territoriales ou professionnels. Les objectifs de collecte, sont répartis entre les différents obligés au prorata de leurs ventes d’énergie aux consommateurs finaux et en fonction de la nature des travaux d’économies d’énergie effectués par leurs partenaires affiliés.

Mon équipe a la responsabilité du SI qui orchestre tout le processus de collecte : de la préparation, l’envoi et la gestion des « dossiers travaux », la vérification de leur éligibilité par une équipe back office, jusqu’au dépôt final du dossier au Pôle National des Certificats d’Economie d’Energie (PNCEE), entité dépendante de l’Etat qui aura pour mission la délivrance des précieux certificats. Notre mission est de permettre à nos collaborateurs internes (Engie) ou externes (partenaires), d’assurer, dans des conditions optimales, leur contribution au processus complet de collecte.

Une partie du MCO « CEE » est sous la responsabilité d’une équipe portée par Teksial, pilotée par Pascal Lecatelier qui comprend 2 Business Analystes de chez Telys et 5 développeurs de chez Cyllene Solution. En plus du maintien opérationnel, nous avons la charge de gérer les demandes d’évolution. Le dispositif « CEE » gère deux types d’évolution : réglementaires et capacitaires.

Les demandes réglementaires sont des obligations ministérielles publiées sur décret par la Direction Générale de l’Energie et du Climat, entité rattachée au ministère de la transition écologique. Le non-respect de ces obligations peut amener à des pénalités dissuasives, ce qui nous oblige à les mettre en application en temps et en heure.
Les demandes capacitaires sont quant à elles liées, soit à des besoins métiers soit à des besoins techniques. Les besoins métiers viennent principalement de nos utilisateurs et permettent de faciliter l’usage quotidien de nos outils.

Les besoins techniques sont par exemple :

  • la mise en place d’une nouvelle politique de sécurité,
  • le respect du RGPD,
  • la montée de version d’un CMS.
Malgré ces différentes contraintes, nous parvenons à répondre aussi bien aux évolutions réglementaires que capacitaires. Notre SI compte un millier de comptes utilisateurs :

  • 90% de comptes partenaires : des sociétés certifiées « RGE » (Reconnu Garant de l’Environnement) ayant pour missions d’effectuer des travaux d’économie d’énergie chez des bénéficiaires, travaux qui seront subventionnés en partie par une prime versée directement par Engie,
  • Les 10% restants comprennent :
    • Les conseillers back office en charge de vérifier la conformité des dossiers travaux soumis,
    • Les négociateurs, qui ont pour mission d’animer leur réseau de partenaires.

Chaque partenaire accepte contractuellement, d’apporter à Engie des dossiers travaux. Une fois collectés, ils nous permettront de répondre aux exigences en termes de volume d’activité d’économies d’énergie imposées par les pouvoirs publics. Tous les mois, un partenaire se verra reverser un montant financier proportionnel au nombre de kilowattheures Cumac qu’il nous aura permis de collecter. »

En quoi la démarche méthodologique mise en place sur le « projet » et le « run » permet de garantir le respect des enjeux ? En particulier concernant :

  • Le design (ou la conception)
  • le Développement,
  • la Recette fonctionnelle,
  • les Déploiements automatisés

Cyrille Bellaiche : « Un des principaux points que je mettrai en avant au niveau de la méthodologie c’est que l’on empêche tout ce qui est non-dit, imprécisions, quiproquos. Ce que je retiens de la méthode qui est mise en place c’est que l’on n’a quasiment jamais eu d’écarts forts entre le besoin métier fonctionnel ou réglementaire exprimé et ce qui est livré. On a une garantie que, ce qui est à faire est exactement ce qui est fait car les exigences sont précises. Nous avons très peu d’anomalies en recette métier.

Ça fait maintenant presque 2 ans que je gère l’équipe et je n’ai jamais eu à gérer d’escalade ou de problématique du genre : « ce que vous avez livré ce n’est pas ce qu’on voulait ». De la même façon on n’a jamais eu de retards en livraison parce que la recette fonctionnelle est tellement catastrophique qu’on est obligé de décaler des mises en service.

Le nombre d’incidents ou d’anomalies post mises en service depuis 2 ans doit tenir sur les doigts d’une seule main. Aujourd’hui je n’arrive pas à trouver un exemple où l’on s’est retrouvé en difficulté.

Mon rôle consiste en grande partie à assurer les relations entre l’équipe, les responsables Métier et mon management et je n’ai à traiter que les retours du type : « Aujourd’hui ça s’est bien passé ». Ce que me propose l’équipe de Pascal me permet d’être tranquille : je n’ai aucun problème de respect des délais et j’ai quasiment 0 incident. Je ne peux qu’en déduire que la démarche mise en place permet de garantir l’atteinte de tous les enjeux. »

Quels avantages pour les « Métiers » d’une organisation « Produit » VS « Projet », réunissant l’ensemble des compétences au sein d’une même équipe ?:

  • Business Analyst,
  • Architecture technique et développement,
  • Tests fonctionnels,
  • Déploiement continu.

Cyrille Bellaiche : « Le domaine global des certificats d’économie d’énergie est un domaine assez atypique dans notre monde… c’est à dire que par rapport à tout le reste de nos collègues, nous pourrions dire que nous sommes un peu des extraterrestres ! Exemple, nous parlons de bénéficiaires et pas de clients. 80% de nos bénéficiaires sont des clients qui n’ont pas de contrat avec Engie et ça c’est très particulier.
C’est tellement atypique qu’il devient primordial pour nous de comprendre les enjeux métiers, surtout que ces besoins sont principalement réglementaires. Un des avantages pour nos métiers, c’est que nos business analyst deviennent spécialistes des certificats d’économies d’énergie, alors que nos autres collègues sont très orientés technologie mais n’ont presque pas nécessité de comprendre le besoin métier qui est derrière.

Une des forces de notre organisation, et qui me fait toujours autant plaisir, et qui me surprend, c’est que nos discussions ne sont pas des discussions techniques ou informatique mais des discussions très métiers. Notre organisation est efficace parce que globalement au sein d’une même équipe produit il n’y a pas les silos qu’on retrouve traditionnellement où chacun a son propre référentiel auquel il obéit. Notre organisation nous permet de partager avec les métiers une vision produit.

En quoi les outils « ALM » tel Jira et Confluence ont permis d’améliorer la production des livrables et donner de la visibilité sur l’avancement en particulier en distanciel ?

Cyrille Bellaiche : « L’avantage que j’y vois, c’est la traçabilité. On en a encore plus besoin dans la période qu’on a vécue et qu’on continue de vivre. Le fait que tout soit bien tracé évite tous les quiproquos et retours en arrière. Chacune des US, ou exigence est tracée et validée au fur et à mesure. Cela permet de beaucoup mieux gérer tout ce qui est non-régression. Par exemple pour le traitement des anomalies on peut parfaitement identifier et retracer d’où vient l’anomalie parce qu’elle est parfaitement tracée. Cela permet aussi d’assurer une automatisation des tests et donc c’est un très bon support à la réalisation de toutes nos livraisons

En tant que manager, je n’ai pas à surveiller les équipes je leur laisse beaucoup d’autonomie car l’utilisation qui est faite de ces outils comme Jira et confluence me permet de savoir à tout moment où on en est. Si je suis sollicité par ma direction ou mes clients, ces outils me permettent aussi d’avoir une visibilité sur l’avancement et les prochaines échéances très précises donc globalement je pense que ces outils permettent de manière très opérationnelle de suivre, de produire de manière industrialisée et d’avoir une visibilité très claire sur l’avancement.»

Les métiers ont-t-ils pu mesurer l’apport de cette organisation de travail sur les SI mis à leur disposition ?

Cyrille Bellaiche : « Cela permet aussi de responsabiliser le métier sur la validation de ce que l’on construit sans que cela soit un carcan. Comme tout est tracé, cela renforce l’implication du métier pour valider, que ce soit en phase de conception, au niveau des exigences ou au niveau de la recette. « Ma tâche est extrêmement facilitée parce qu’avec le métier je n’ai à gérer que des remerciements !!! »

Nous avons, de manière quasi systématique de la part de notre directeur des ventes, des félicitations avec des phrases du type « c’est grâce à vous si l’année dernière c’est notre direction qui a contribué le plus aux objectifs en termes de certificats d’énergie au niveau d’Engie » ou alors « si on a pu ou su collecter autant c’est parce qu’on a un SI qui le permet, qui fonctionne bien ! »

Un autre exemple, on vient de vivre 6 mois d’un projet assez important parce qu’il y a un choix interne de basculer une partie de l’activité de la collecte de ces CEE, d’une direction à une autre. Un des inputs de base de ce projet c’est de dire : « l’activité métier est transférée d’une entité à une autre mais le SI ne bouge pas ! » Ce que l’on doit garder, d’une direction à une autre, c’est le SI, le process et le SI qui utilise le process. Cela prouve bien que le SI apporte une réelle valeur.

On a cette organisation qui permet de répondre y compris à des exigences de l’état qui demande parfois l’impossible. Souvent les métiers nous remercient sur le fait qu’on ait été capable respecter ces obligations ! Je ne sais même plus quoi faire de tous les compliments et les remerciements que nous donne le métier. »

Une conclusion ?

Cyrille Bellaiche : « En résumé je dirais que l’organisation mise en place permet d’être super agiles sans perdre en qualité. Surtout ce que je retiens c’est que par rapport à mes autres collègues, nous sommes ceux qui connaissons le mieux le domaine d’activité de nos métiers. Je pense que c’est vraiment une des forces de l’équipe. J’ai beaucoup vécu avec des informaticiens qui travaillent avec le prisme de l’informatique alors qu’ici ce que j’ai toujours apprécié, c’est qu’on est à la fois bon techniquement, on est quasiment à 0 incident (ça veut dire que techniquement ça marche !) mais surtout on arrive à être un interlocuteur des métiers qui leur facilite la vie.